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Album Banga     photo jaquette recto album Banga de Patti Smith

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Les titres

Maria  Tarkowsky (The Second Stop Is Jupiter)   Mosaic   Nine

MARIA
Maria


Au gouffre du monde

Où tu n'étais personne

En étant pourtant la fille,

L'unique ;

Au gouffre du monde

Dans la chaleur désertique

Une étoile frissonnante

Douce, indiscrète.


Je t'ai connue

Quand nous étions jeunes

Je t'ai connue

Tu n'es plus là à présent.


Dans une petite mare de Narcisse

Dessinée par son sort

Nous nous sommes vues

A fleur de peau, irritables.


Je t'ai connue

Quand nous étions jeunes

Je t'ai connue

Tu n'es plus là à présent.


Nous ne connaissions pas

La précarité de nos jeunes pouvoirs,

Toute la vacuité.


Les cheveux rebelles, rebelles,

Le regard triste, triste,

Une chemise blanche, une cravate noire

Tu étais à moi.


Tu as attrapé l'anneau

Du caroussel qui tanguait

Du Paradis à l'Enfer

Je te connaissais.

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TARKOVSKY (THE SECOND STOP IS JUPITER)Tarkovsky (le deuxième arrêt, c'est Jupiter)


Le fils éternel accourt vers sa mère

Elle lui lisse le sourcil et lui demande

De boire à son puits de brouillard martelé.

Trop tard, mon doux bébé, le brouillard émerge de terre.

La suie qui tombe n'est que la poussière d'un gemme qui scintille.

La lune noire se reflète sur un lac,

Aussi blanche qu'une main dans la nuit,

Elle lève la lampe pour voir son visage,

La louche d'argent de sa gorge

Le garçon, la bête, et le papillon.


La mer est une morgue, la mer est une morgue, l'aiguille et le fusil.

Ces choses flottent dans un sang anonyme,

Les poteaux électriques sont des croix sur l'horizon

Des pointes rouillées, pas assez sécurisantes pour s'accrocher.

Elle bénit la route, la robe et la route et les nœuds de la vigne

Et attend sous le triangle

Formé par Mercure, une étoile nocturne,

La cinquième planète, avec ses plaies et ses cloques

Et, au-dessus, l'aigle qui s'envole et, à l'ouest,

Le garçon, la bête et le papillon.


Elle traverse un pont de pies

Sa langue creuse emplit d'eau la luminosité

Et, en un clin d'oeil,

Une planète à l'utérus étincelant,

Un corbeau blanc, une tête de diamant

Grosse comme un monde, grosse comme un monde,

Le garçon, la bête, le papillon

Qui virevolte

Au-dessus de la plaie, la plaie suintante de cloques

De la cinquième planète

Attend, arrête, n'oublie pas, n'oublie pas

Comme je jouais avec toi,

Comme je séchais tes larmes avec mes baisers,

N'oublie pas

La bouche blanche du fils sourit

A ce beau tunnel, une graine, un vol.

 

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MOSAIC
Mosaique


A Konya, la nuit dernière, une voix m'a portée

Jusqu'à la chaire de la flèche – l'as-tu entendue toi aussi ?

L'oracle était écrit sur une feuille d'argent

La nuit dernière j'ai lu les mots – les as-tu lu toi aussi ?


Aah, cœur précieux, précieuse graine, précieuse vie conçue

Dans l'anneau de feu, dans le sommeil de la paix

Rien n'arrête le désir pour la pulsation humaine.


La nuit dernière était un ravissement dans le ciel de mosaïque,

Qui jetait des tessons d'amour, qui jetait des tessons d'amour.


Aah, cœur précieux, précieuse graine, précieuse vie conçue

Dans l'anneau de feu, dans le sommeil de la paix

Rien n'arrête le désir pour la pulsation humaine.


Je me languis de la flamme qui refroidit,

Je me languis du jeu infini.


A Konya, la nuit dernière, une voix m'a portée

Jusqu'à la chaire de la flèche – l'as-tu entendue toi aussi ?

L'oracle était écrit sur une feuille d'argent

La nuit dernière j'ai lu les mots – les as-tu lu toi aussi ?


Dévore-moi, oui, dévore-moi !


Aah, cœur précieux, précieuse graine, précieuse vie conçue

Dans l'anneau de feu, dans le sommeil de la paix

Rien n'arrête le désir pour la pulsation humaine.

 

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NINE
Neuf

 

La nuit, un neuf de carreau,

Une femme pleure la sœur de la Miséricorde

Un jour de Sabbat.

La nuit, un neuf de carreau,

Les révélateurs se mettent

A frissonner tandis qu'elle portait

Dans un bébé, un éclat.

 

Courageux, constamment en mouvement

Là où la perfection brasse

L'obscurité comme son frère,

Espiègle comme sa lune,

Qui, en douce, s'adonne aux incantations.

Avec ses gestes de gitan

Qui hurle comme le poulain,

Timide, et beau.

 

Chaque carte qu'il tirait

Etait différente,

Perdus et à la traîne

Impies et pieux fantômes,

J'essaie de toutes les jouer.

Il parlait avec confiance

Une autre façon étrange

De se changer en solitaire.

 

Il ne se cherchait pas lui-même

L'empire qu'il trouverait

Sauverait l'utérus doré

Qu'il fait pénétrer dans son esprit.

 

Nous mourons un petit peu plus

Quand les escrocs sifflottent

Neuf marins aux yeux bleus

Pointent leurs casquettes vers lui

Quand il passe devant eux

Plus vagabonds que rois

Avec des diamants aux manches

Comme un harlequin.

 

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