Oh, chariot d'insecte
Oh, couronne de vent
Deux léopards royaux courent avec lui
Sur une piste dorée de vigne en fuseau.
Oh, le ciel de sang, oh, le ciel de sang
Vigne d'un dieu déchaîné
Oh, graine dorée qui a donné naissance à l'enfant ailé.
Cours, cours, mon petit
Précipite-toi vers la mer
Cours, cours mon petit
Que recherches-tu ?
Le tableau est grand.
Le schéma d'une vie
Ecrit dans le vent.
Le stylo, le couteau
Cours mon petit,
Respire un hymne
Respire mon petit
Un hymne pour lui
Pour lui.
Le maître appelle, appelle,
Le tableau est grand
Le schéma d'une vie
Ecrit dans le vent
Le stylo, le couteau.
Cours, précipite-toi vers la mer
Cours mon petit,
Que recherches-tu ?
Si tu étais ses yeux,
Si tu étais ses rêves,
Le ciel tout entier ne pourrait te contenir
Alors, cours, précipite-toi vers la mer
Cours mon petit
Respire un hymne pour lui,
Pour toi.
CONSTANTINE'S DREAMS
Les rêves de Constantine
A Arrezo j'ai rêvé
De Saint Francis qui s'agenouillait et priait
Pour les oiseaux, les bêtes et toute entière l'humanité.
A travers la nuit, je me suis sentie tirée par lui
Et je l'ai entendu appeler
Comme un hymne éloigné.
Je me suis retirée du silence de ma chambre
Et j'ai marché sur les vieilles pierres lavées avec l'aube
Et suis entrée dans la basilique qui portait son nom
En voyant son effigie, j'ai incliné la tête
Et mon cœur qui s'emballait, je lui ai donné.
Je me suis agenouillée et j'ai prié
Et le sommeil que je ne pouvais trouver la nuit
Je l'ai trouvé à travers lui.
J'ai vu devant moi le monde de son monde
Les champs étincelants, les oiseaux en abondance.
Toute la nature qu'il évoquait dans ses chants
Lui rendait hommage en chantant.
Toute la beauté qui l'entourait quand il marchait
Sa nature, c'était LA nature
Et je l'entendais – je l'entendais parler
Les oiseaux chantaient doucement,
Et les loups lui léchaient les pieds.
(O Signore, fa' che sia strumento della tua Pace:
Dove c'è odio, lascia che sia Amore.
Dove c'è offesa, Perdono.
Dove c'è dubbio, Fede.
Dove c'è disperazione, Speranza.
Dove c'è oscurità, Luce.
Dove c'è tristezza, Gioia.
Fa' ch'io non cerchi tanto
Di essere consolato, quanto consolare.
Di essere compreso, quanto comprendere.
Di essere amato, quanto amare.)
Mais je n'ai pas pu me donner à lui
J'ai senti un autre appel de la basilique elle-même,
L'appel de l'art – l'appel de l'homme
Et le beauté du matérieau m'a attrirée
Et je me suis réveillée, et j'ai vu, accroché au mur
Le Rêve de Constantine,
L'oeuvre de Piero della Francesca
Qui s'était tenu là où je me tenais,
Et qui, avec son pinceau, peignait La Légende de la Vraie Croix.
Il représentait Constantine allant à la rencontre de son ennemi,
Mais, tandis qu'il traversait la rivière,
Un peur inhabituelle lui noua l'estomac
Ce fut une vision si débordante qu'elle se manifestait en vagues.
Toute la nuit, un rêve s'imposa à lui
Comme une croisade en cours.
Il dormait dans sa tente sur le champ de bataille,
Tandis que ses hommes montaient la garde,
Et un ange le réveilla.
Constantine, dans son rêve, se réveilla,
Et ses hommes virent une lumière passée sur le visage du Roi
Le Roi en pleine agitation
Et l'ange vint lui montrer
Le signe de la vraie croix au paradis
Et, sur elle, était inscrit :
Par ce signe, tu vaincras.
Au loin, les tentes de son armée étaient éclairées par le clair de lune
Mais une autre sorte d'éclat éclairait le visage de Constantine,
Et, dans la lumière matinale,
L'artiste, constatant que son œuvre était accomplie,
Vit qu'elle était réussie.
Par ce signe, tu vaincras.
Il laissa retomber son pinceau et sombra dans le sommeil
Et il rêva de Constantine qui menait au combat, dans sa main gauche,
Une unique croix blanche, immaculée, parfaitement pure.
Piero della Francesca, tandis que son pinceau frappait le mur
ait assailli de torpeur,
Et sombra dans son propre rêve.
Surgi de la géométrie de son cœur qu'il traçait à la carte,
Il vit le Roi se lever, vêtu d'une armure
Campé sur un cheval blanc,
Une croix immaculée dans la main droite.
Il s'avança vers l'ennemi
Et la symétrie, la perfection de ses mathématiques
Firent battre en retraite l'ennemi,
Troublés, brisés, ils prirent la fuite.
Et Piero della Francesca en se réveillant, s'écria :
Tout est art – tout est futur !
Oh, Seigneur, laisse-moi mourir à dos d'aventure,
Avec un pinceau et un œil emplis de lumière !
Mais, tandis qu'il avançait en âge
La lumière fut dépouillée de ses yeux
Et, aveuglé, il s'allongea sur son lit
Un matin d'octobre 1492, et murmura
Oh, Seigneur, laisse-moi mourir à dos d'aventur !
Oh, Seigneur, laisse-moi mourir à dos d'aventure !
Et, dans un monde lointain – un monde éloigné,
Sur trois grands navires
L'aventure, comme une réponse à l'immersion dans le Nouveau Monde.
Et aussi loin que son regard pouvait porter,
Plus aveugle désormais,
Toute la nature était intacte, belle – belle
De telle sorte que cela provoqua l'élévation du cœur de Saint Francis
Vers le royaume de l'amour universel.
Colomb posa le pied sur le Nouveau Monde
Et fut le témoin d'une beauté intacte,
De toutes les merveilles offertes par Dieu,
Comme le Paradis-même, comme si le Paradis lui avait ouvert son cœur
Et ouvert sa robe.
Et elle lui a donné tout son fruit
Et Colomb, repu,
Sombra dans un sommeil bien à lui.
Le monde entier dans son somme
Toute la beauté, toute la beauté entremêlée de futur
Le vingt-et-unième siècle
Qui avance comme l'ange
Qui avance comme l'ange
Qui s'était présenté
Face à Constantine
Constantine dans son rêve,
Oh, c'est ta croix à porter !
Oh Seigneur oh Seigneur laisse-moi livrer
A l'humanité l'aventure sanctifiée
Dans le futur !
Oh, l'art ! S'écriait le peintre
Oh, l'art, oh, l'art ! S'écriait l'ange
L'art, le grand cadeau matériel de l'homme
L'art, qui a renié
Les humbles supplications de Saint Francis.
Oh, toi, l'Artiste
Tout devra tomber en poussière.
Oh, toi le navigateur
La terrible fin de l'homme
C'est ton cadeau à l'humanité
C'est la croix que tu dois porter.
Et Colomb a vu toute la nature en flammes,
La nuit apocalyptique
Et le rêve du Roi troublé
Dissous dans la lumière.
AFTER THE GOLD RUSH
Après la ruée vers l'or
J'ai rêvé que je voyais des cavaliers
En armure qui s'avançaient
Et qui parlaient d'une certaine reine.
Des paysans chantaient et des percussionistes tapaient
Et le archer coupait l'arbre en deux.
Une fanfare jouait au soleil
Qui flottait dans la brise.
Regardez Mère Nature qui rayonnait
Dans les années soixante-dix,
Regardez Mère Nature qui rayonnait
Dans les années soixante-dix.
J'étais couchée dans un sous-sol ravagé par le feu,
Avec la pleine lune dans les yeux.
J'attendais la relève
Quand le soleil troua le ciel.
J'entendais un groupe jouer dans ma tête
Et je me suis sentie grandir.
Je repensais à ce qu'avait dit un ami,
J'espérais que ce soit un mensonge.
Je repensais à ce qu'avait dit un ami,
J'espérais que ce soit un mensonge.
J'ai rêvé que je voyais des vaisseaux d'argent voler
Dans la brume jaune du soleil,
Des enfants criaient
Et les couleurs tournoyaient
Autour des Elus.
Dans un mauvais rêve, dans un mauvais rêve,
La charge avait commencé.
Ils survolaient la graine d'argent de Mère Nature
Et se dirigeaint vers une nouvelle terre de soleil.
Ils survolaient Mère Nature