RADIO BAGHDAD
Radio Baghdad
Ne porte pas le chagrin de ton voisin sur tes épaules
Ne porte pas la paralysie de ton voisin sur tes épaules
Mais tend la main, tend la main
De peur de disparaître dans la ville et n'être plus qu'une trace
Plus qu'un fantôme volatilisé et ton propre legs.
Tout ce que tu savais, la science, les mathématiques, la pensée
Se sont sévèrement affaiblies, comme des systèmes d'irrigation,
Dans les veines fatiguées qui se forment à partir du Tigre et Euphrate
Dans le royaume de la paix, le monde entier tournait
Le monde entier tournait autour d'un cercle parfait.
Ville de Baghdad, ville des savants
Centre empirique et humble du monde
Ville en cendres, ville de Baghdad
Ville de Baghdad, lointaine et abrasive.
Oh, en Mésopotamie la retenue s'est enfoncée de plus belle
Dans les profondeurs des veines des grandes rivières
Qui forment la base de l'Eden,
Et l'arbre, l'arbre de la connaissance
Lève son bras vers le ciel.
Toutes les branches de la connaissance
Toutes les branches de la connaissance, qui bercent, qui bercent
La civilisation dans le royaume de la paix
Le monde entier tournait autour d'un cercle parfait.
Oh, Baghdad, centre du monde
Ville de cendres avec ses grandes mosquées
Qui s'érigent de la bouche de Dieu, surgies des cendres
Tel un oiseau tacheté, évasé contre le ciel de mosaïque.
Oh, vous, les nuages, nous avons créé le zéro
Mais nous ne sommes rien à vos yeux, vous vous obstinez à penser
Que nous ne sommes qu'un récit mystique
Que nous ne sommes qu'un ventre gonflé qui a donné vie à Sindbad.
Scheherazade, nous avons donné vie
Oh , oh, au zéro, le nombre parfait
Nous avons inventé le zéro et nous ne sommes rien à tes yeux
Nos enfants courent dans les rues
Et tu as envoyé tes flammes, tes étoiles filantes.
Va dormir, va dormir mon enfant
Va dormir et je te chanterai une berceuse
Une berceuse pour notre ville, une berceuse de Baghdad
Va dormir, dors mon enfant
Dors, dors, cours, cours.
Tu as projeté tes lumières, tes bombes
Tu les a jetés sur notre ville, effroi et respect,
Comme une folle émission télévisée.
Ils pillent le berceau de la civilisation
Ils pillent le berceau de la civilisation
Ils pillent le berceau de la civilisation
Ne porte pas la paralysie de ton voisin sur tes épaules,
Ne la porte pas sur tes épaules, mais tend la main.
Effroi et respect, effroi et respect
Comme, comme l'acte d'un guerrier imaginé
Vingt-et-unième siècle, pas question de galanterie
Pas de Bushido.
Oh, le code de l'Occident a disparu depuis longtemps
Fini, où se cache-t-il ?
Tu as traversé, tu as traversé l'Occident
Tu as anéanti un peuple, et tu viens vers nous
Mais nous sommes plus vieux que toi, tu viens, et tu veux ….
Tu veux venir piller le berceau
De la civilisation et tu lis, tu lis
Tu lis la genèse, tu as tout lu sur l'arbre
Tu as tout lu sur l'arbre engendré par Dieu
Qui a déployé ses branches dans le ciel.
Chaque branche de la connaissance
Du berceau de la civilisation
Des rives du Tigre et Euphrate
Oh, en Mésopotamie la retenue s'est enfoncée de plus belle
Le visage d'Eve se tourne, quel ciel a-t-elle vu ?
Quel jardin sous ses pieds, celui que tu creuses ?
Que tu creuses en puisant le sang de la terre
Comme des gouttes d'huile pour bracelets, des petits bijoux
Des saphirs, tu en fais des bracelets.
Autour de ton propre monde, nous versons des larmes
Les rubis, on te les offre.
On est juste ton cauchemar arabe
Nous avons inventé le zéro mais nous ne sommes rien pour toi
Ton cauchemar arabe.
Ville d'étoiles, ville de savants
Ville de la science des idées, ville de lumière, ville
Ville de cendres que le grand Calife
A traversé, ses pieds nus formaient un cercle.
Et ils ont bâti une ville, une ville parfaite de Baghdad
Dans le royaume de la paix et le monde entier tournait
Ils ont inventé et ils ne sont rien à tes yeux,
Rien pour toi, rien.
Je vagabonde, je vagabonde, j'essaie de faire de ma maison un paradis
Je vagabonde, je vagabonde, j'essaie de faire de ma maison un paradis
Je ne suis jamais allé au paradis, mais on m'a dit
(J'essaie de faire de ma maison un paradis) que les rues là-haut
Sont pavées d'or (J'essaie de faire de ma maison un paradis)
Je vagabonde, je vagabonde, j'essaie de faire de ma maison un paradis
Je vagabonde, je vagabonde, j'essaie de faire de ma maison un paradis