INTRO
[Instrumental]
CHAPTER I
Les feuilles chétives déclinent, incrustées dans de béantes profondeurs.
Les mornes plaines abandonnées, en un sombre sommeil étalées.
Des ombres brumeuses submergent le ciel, tels des souvenirs révolus, ressassés.
Le chant d'un oiseau emplit de mélodies d'automne la brise qui chuchote.
La forme lunaire, pâle et sinistre renaît à l'orée du soir ;
C'est un hurlement étouffé qui apaise des rêveries inhibées de nouveau.
J'entends le chœur solitaire des chances passer près de moi,
Méprisé au travers de mes jours dans des pleurs brûlants.
Ces cieux que je hèle et qui vous chérissent,
La plus délicieuse infortune! Pas d'affliction résignée.
Je protège votre harmonie mystérieuse.
J'invoque la plus douce des nuits.
Je voile mon regard misérable et mis à nu,
Car ma souffrance, survenant parmi les ombres,
Se trouvera apaisée, enveloppée dans la brume.
Pourquoi l'espoir des insensés,
Ce cri embrasé, avorté,
Devrait-il s'estomper sous ce ciel caressant?
Car si vraiment la lumière du soir déclinait,
La joie serait-elle si loin derrière?
CHAPTER II
Sans amour aucune...
… Une imposture de passions anodines disgraciée et restant à disgracier,
Dans la quiétude de la paix...
… A séduit mes jours d'un charme ensorcelé.
Déguerpis, exécrable passé !
Ces précieux rêves ne seront-ils donc jamais débarrassés de tes œillères ?
Un tremblement d’innocence...
… Pousse la vérité à consumer le dernier mirage.
Un baiser bienséant...
… Piège mon présent tourmenté, attire mon passé enterré vers mon lit de colères. Je me suis lavé du désir furieux pour toucher ces yeux des fée !
CHAPTER III
Vite, ma complainte éplorée !
Le thorax auquel j'ai donné vie s'enfuit et grimpe tout là haut.
Au jour bien gardé, le rêveur dévoilait la couleur de ta voix, dont la lecture attentive demeurait au cœur interdite.
Tu aurais pu grandir hardiment et, un jour, avec un aimable élan de folie en ton âme retirée, comprendre l'esprit de ceux qui se taisent !
CHAPTER IV
Les feuilles et moi empêtrées dansons dans une harmonie
Que je n'ose ternir d'un plaisir dérisoire.
Et c'est ainsi que nous errons à l'aube éphémère, entrelacées,
Comme un pélerin qui implore la lumière bienveillante d'un refuge.
Je te demande nuit bien-amée de calmer mes ardeurs,
Pour que je ne sois pas étendue telle ces feuilles épuisées.
Car je me soumets à ta grâce solitaire,
Puisque même la vie du printemps est altérée par le regard de l'hiver.
Perdu dans un rêve, j'observais la dance d'une jeune fille,
Et quand elle s'asseyait à hauteur de l'éclat d'un ruisseau,
En plongeant son pied dans les vagues peu profondes,
Une brume descendait, l'embrassait et s'enfuyait,
Et tout ce qui est juste et beau
Se brisait en une pluie de tessons de cristaux ;
Chacun d'eux un cri, un rêve, une larme.
Je n'ai jamais été submergé ou éparpillé,
Une brûlante colère appellera ma vie au salut
Et ma solitude dans une cellule.
Que la guerre que je déclare soit éternelle.
Que ton étincelle enchantée s'éteigne.
Le désespoir a embrasé la masse au dessus de laquelle
Vous êtes rassemblés en empoisonnant mon coeur fatigué.
Et, puisque les langues de feu fourchues me lèchent tout haut, je ne pleurerai ta chute.
Je dancerai plutôt autour des branches calcinées, exhortées par des rugissements de fureur.
Et j'insiste : je ne serai pas un humble esclave mais bien ton roi !
Des rêves atterrirent sur les champs arides, épars.
Ils déploient leurs ailes, ils se soulèvent avec un espoir fier et solennel.
Ils montent les escaliers surannés dans un refuge médiocre mais bien aimé.
CHAPTER V
Beaucoup de nuits lasses endurées
Depuis que le charme absolu du plaisir
A purgé mes rêves tourmentés, ma détresse.
Que de sueur si je pouvais la partager avec toi!
Incapable de soutenir ton sourire,
Qui atténua complaisamment mon voile sombre pourtant,
Je tournais effrayé ma tête accablée,
Et je la cachais dans l'ombre des sommeils.
Toutefois, extirpé de mon morne repos
J'étais pourtant à tes côtés, invité nocturne,
Quand j'ai fait le vœux d'étouffer
Mes rêves paisibles dans le lit d'un trône.
Tu me parlais avec une ardeur détestable,
Et ainsi tu n'as pourtant pas tenu parole,
Car lorsque ton ombre m'a frappé au visage,
J'ai fermé les yeux dans l'extase.
CHAPTER VI
Dévoile tes yeux, vois l'étrange lune disparue
Qui ne laisse aucune raie de joie se reposer sur elle.
Délecte-toi de ceux qui se languissent de ton baiser dans d'abjectes complaintes !
Regarde-les pleurer, tandis que l'innocence de leur visage pâlit !
Incite-les à s'approcher de ton obscure négligence,
Jusqu'à ce que leurs espoir se percutent à ton rire détestable !
Exalte cette rage, et les yeux à eux seuls verront
Que ton amour a délaissé les reflets du miroir, ta seule compagnie.
CHAPTER VII
Puisque les étoiles, telles une faune ridicule,
Rejoignent le regard dionysiaque de la Grande Faucheuse,
Nous avançons ensemble avec le printemps blafard et atrophié
Nous épousons le pépiement de leur sombre dance.
CHAPTER VIII
[Instrumental]
CHAPTER IX
L'Aube s'est levée, les ombres du sommeil ont dissipé
La grâce automnale qui jette encore si gentiment
Sa joie sombre mais grâcieuse sur mon chagrin
Enseveli et bercé par le plus profond réconfort de l'hiver.
Fatigués, mes jours s'éloigneront des loisirs du dehors.
J'attendrai la renaissance de tes pouvoirs.
Je prie tout ce qui est :
« Laisse ta tendresse pénétrer mes dires de nouveau. »
L'inquiétude tombe avec un jour nouveau.
La douleur et la joie sont réunies.
L'ombre exquise était tout ce que j'osais espérer,
Seul ton charme silencieux reste à révérer.